Le CDB s’en mord déjà les doigts.
Dans un match qu’on croyait perdu dès la 35e minute, le CDB a réussi un quart d’heure de haut vol qui lui a fait tutoyer la victoire, avant qu’elle lui glisse des doigts sur la fin…
Le match d’hier après-midi au palais des sports a ressemblé à des poupées russes, qu’on ouvre sans jamais savoir ce qu’on va trouver à l’intérieur.
Alors qu’on s’imaginait découvrir une froide et tranquille victoire nîmoise quand Chebbah a donné dix longueurs d’avance à son équipe sur penalty (11-21, 35e), le match a soudain basculé dans l’irréel.
Marie Prouvensier avait soudain la haine de la défaite qui éclairait son visage, et ses deux buts ont emmené avec elle Moretto et Zulemaro pour signer un 5-1 aux allures de rédemption après une première mi-temps « dégueulasse », comme la qualifiait avec justesse Noura Ben Slama, autre initiatrice de la révolte dijonnaise (16-22, 40e).
De ce point de révolte, une toute autre fin se faisait alors jour, quand une double stricte sur Ayglon et Chebbah rendait flou tous les repères de Nîmoises jusque-là irréprochables. Martina Skolkova rapprochait Dijon à -4 et Chebbah avait beau revenir rapidement du banc pour remettre de l’ordre, le CDB mettait enfin de la dureté défensive dans tous ses impacts
Ben Slama avait le geste juste, et deux penalties de Pidpalova ramenaient Dijon tout près de l’exploit (23-25).
Le palais braillait toute sa joie, quand François et Skolkova s’arrachaient encore pour aller chercher l’égalisation. En seize minutes, les filles de Christophe Maréchal venaient d’effacer un écart de dix buts qui paraissait décisif (25-25, 51e).
Mais ce rapproché incroyable ne garantissait hélas rien, car Nîmes trouvait le métier de Goïorani ou Chebbah pour ne pas laisser passer le CDB devant (27-27, 55e).
Le poison Chebbah
La fin de match était un ascenseur émotionnel. Terzi trouvait le poteau, François écopait d’un deux minutes un poil sévère et Moretto était bousculée au shoot, sans sanction, à son grand désespoir.
La chance d’un incroyable retour était passée, et ne laissait qu’aux Dijonnaises le goût amer de 35 premières minutes d’une trop grande apathie.
Avant tout cela, le public du palais a assisté à une grosse demi-heure où les Nîmoises ont joué presque toutes leurs attaques en première intention et avec la réussite au bout (19/25 au tir à la pause).
Si Ayglon marque les deux premiers buts gardois, le CDB a tout de suite beaucoup de mal à lire le jeu de Chebbah (8 buts à la pause) qui s’offre soit des tirs dans les lucarnes, soit des caviars pour Goïorani qui se régale au pivot (3-7, 8e).
Pour suivre les standards offensifs élevés de Nîmes, le CDB ne doit presque rien rater. Le problème c’est que les bras tremblent un peu et les ballons perdus sont immédiatement exploités.
Du coup, au bout de dix minutes, l’écart est déjà conséquent (4-9) et rien ne s’arrangera vraiment, l’écart culminant à -10 à la 35e minute. On connaît la suite…
Anthony Prost (Le Bien Public)
Dijon (palais des Sports J.-M. Geoffroy). – C. Dijon B. – HBC Nîmes : 29 – 30 (10 – 19).
Arbitres : MM. Bader et Weber. Spectateurs : 1800.
Dijon. – Gardiennes : Ben Slama (1re -14e, puis 24e -60e, 13 arrêts), Pantic (15e -23e, aucun arrêt).
Joueuses de champ : Terzi 1/4, Pidpalova 6/7 (dt 5/6 p.), Zulemaro 2/3, Lathoud 2/2, Ribeiro 0/1, Moretto 2/9, François 5/9, Prouvensier 5/6, Bouchard, Dewez, Skolkova 6/10.
Deux minutes : Stevin (27e), Skolkova (35e), Zulemaro (50e), François (57e).
Nîmes. – Gardiennes : Colic (1re -43e, puis 54e -60e, 12 arrêts dt 1 p.), Carretero (44e -53e, 3 arrêts).
Joueuses de champ : Marchal 3/3, Champion 0/1, Carrat 3/6, Ayglon 2/3, Dancette 2/4, Asperges 0/2, Chebbah 12/14 (dt 6/6 p.), Clavel 1/2, Son 0/2, Goïorani 7/8.
Deux minutes : Goïorani (13e ), Chebbah (37e ).
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